On a beau lire plein de guides sur l’art et la manière d’élever des volailles, on est toujours confronté à des situations dont on n’avait pas mesuré l’importance au départ. La plupart des erreurs ne sont pas perçues au démarrage d’un petit élevage. Les bévues fond évidemment parties du boulot de l’éleveur amateur, à condition toutefois de savoir les identifier pour mieux les corriger. Voici donc un petit concentré des impairs les plus souvent commis avec les poules, histoire de vous faire gagner du temps et d’assurer le bien-être de vos petites protégées.
Le manque d’espace
On a tellement vu des volailles dans des endroits exigus qu’on a fini par croire que c’était normal. Et bien non mille fois non ! La plupart du temps, cela relève tout bonnement de la maltraitance au sens éthologique du terme. L’élevage professionnel est tenu, en label rouge, IGP et bio, de mettre 10 mètres carrés minimum à disposition de chaque poule.
On peut faire confiance aux professionnels de l’élevage pour que cette surface par volailles soit plus en adéquation avec leurs contraintes de rentabilité qu’avec les besoins réels de l’animal.
En élevage familial, respectueux de ses poules, cela devrait être beaucoup plus. Ce manque de surface ne leur permet pas de satisfaire leurs besoins ataviques, mais cela a aussi pour conséquence, jour après jour, année après année, de charger le sol en organismes pathogènes ou parasitaires via les fientes. Il arrive forcément un moment ou cette situation apporte son lot de maladie dans le troupeau. Il est alors trop tard, même en ayant recours à la chimie, qui ne sera qu’un pis-aller. Il convient donc avant de se lancer dans l’achat de quelques poules, de bien considérer l’espace dont on dispose pour accueillir ces nouvelles pensionnaires.
Idéalement, placez un filet pour créer un vaste parcours autour du poulailler.
Un poulailler inadapté
Il est rare qu’un poulailler qui ne sert que de dortoir, de pondoir et dans lequel les poules ne sont pas confinées durant la journée soit inadapté. Toutefois, il convient avant d’en faire l’acquisition de prendre en considération le nombre de volailles qu’on souhaite y loger.
En cas d’achat d’un petit poulailler, on veille aussi à ce qu’il ne soit pas trop fragile. Généralement, la plupart des poulaillers proposés par les fabricants sont solides sauf si on doit les déplacer souvent.
Le poulailler Bonny est parfait pour sa mobilité.
Dans ce cas, il faut veiller tout particulièrement à la solidité de l’ensemble de la structure. Un poulailler inadapté, c’est aussi un abri que l’éleveur aura des difficultés à nettoyer.
En effet, comment se défaire d’une attaque de poux rouges si le perchoir est quasi inaccessible ? Pour les mêmes raisons, évitez les poulaillers qui présentent trop de recoins, car ils offrent trop d’opportunités de nidification aux poux rouges dans la partie perchoir.
Ne donner que du blé
Imaginez un peu qu’on ne vous donne que des carottes râpées ! Comme nous, les poules sont omnivores, ce qui implique qu’elles ont besoin d’une grande variété d’aliments pour leur équilibre nutritionnel. Si elles évoluent en totale liberté sur de grands espaces, pas de problème, du blé suffit, car elles y trouvent des verres de terre, des insectes, de la verdure et les graines nécessaires à leur bonne santé. En revanche, si vous n’avez à leur offrir qu’un parcours clos, même grand, cet espace se trouvera rapidement appauvri en ressources alimentaires. La ration quotidienne des volailles doit, dans ce cas, être très variée pour pourvoir aux manques.
Le roi de la poule a fait une sélection des meilleurs aliments et compléments pour pallier à ces carences.
Ne pas les enfermer la nuit
Oui, je sais, par chez vous, il n’y a ni renard, ni rapace, ni fouine, ni belette, ni martre… J’en ris et le renard aussi ! Tant que ces rodeurs carnivores rencontrent dans leurs circuits nocturnes habituels de quoi s’alimenter, ils n’ont aucune raison de venir faire un tour chez vous. Mais, un jour ou l’autre, poussé par le besoin, il est fort à parier qu’ils changeront d’itinéraire afin d’améliorer leur ordinaire devenu trop chiche. Ce jour-là, malheureusement, vous comprendrez pourquoi il faut enfermer vos poules la nuit.
Trappe automatique du roi de la poule.
Les prendre pour des poubelles de table
La poule est, certes, omnivore, mais elle n’est pas pour autant une usine de traitement des déchets ménagers ! Elle ne se régalera pas forcément avec les épluchures, certaines sont d’ailleurs déconseillées pour sa santé et encore moins avec les fruits et légumes pourris. Curieusement, elle mangera plus facilement un morceau de verre cassé ou de plastique laissé parmi les restes et vous en serez quitte pour une visite chez le vétérinaire ! Avec vos déchets de table, le risque est moindre, à condition de prendre quelques précautions.
Minimiser les risques de leur fréquentation du jardin
Attention ! Au début, on ne veut pas voir que derrière son adorable poulette se cache en fait un redoutable Attila. Mais, si dans un coin du jardin, vous avez de belles plates-bandes bien soignées, avec un beau paillage bien entretenu et de belles annuelles aussi florifères qu’odorantes et de l’autre, un potager ordonné avec des semis à peine levés et un paillis délicatement installé entre les légumes et que vous laissez poulette déambuler dans ce décor, il ressemblera bientôt à celui d’une ile des Caraïbes après un ouragan ! Cependant si vos massifs sont arborés et rustiques, que vos paillages ne craignent pas d’être bousculés, que votre potager est en fin de production et que les parcelles sensibles sont protégées, la poule Attila se fera un plaisir de se transformer en auxiliaire jardinier et en expert de scarification et de déparasitage du sol.
Croire qu’elles vont toujours pondre la même quantité d’œufs
Une poule pond bien la première année, les deux suivantes, le score baisse et, à partir de la quatrième saison, la ponte se fait aléatoirement jusqu’à s’arrêter. Si on n’a pas pris en considération cette évolution naturelle dès le début et qu’on n’envisage pas de sacrifier sa poule, on est amené à lui trouver une copine plus jeune pour compenser ses carences de ponte. La spirale infernale commence alors et quelques années plus tard, on se retrouve avec plus de volailles que d’œufs pondus ! Aussi, réfléchissez-y bien avant de vous lancer dans un petit élevage de pondeuses. Si le sacrifice de vos protégées est exclu, il faudra faire preuve d’abnégation et renoncer aux œufs. Mais après tout, si elles sont charmantes, leur agréable compagnie pourra compenser ce manque.
Ne pas remiser le grain pour la nuit
C’est comme pour le renard on ne croit que ce que l’on voit. L’invasion se fait progressivement, sur une longue période et il est alors trop tard quand on s’aperçoit que les rongeurs ont investi le poulailler. Pire, leurs terriers seront autant d’invitations pour les générations futures à s’installer à leur tour dans ce garde-manger géant. Qu’on se le dise donc : quand rats et souris sont en place, c’est pour toujours et on en vient à bout que provisoirement. Il faut dès lors mettre en place une traque permanente. Voir pièges et appâts. Tous les soirs pour ne pas les inciter à prendre votre poulailler pour une cantine à rongeurs, on remise le grain dans un coffre hermétique. L’autre solution, plus pratique encore, c’est d’acheter une mangeoire anti nuisibles.
Source : Poules et jardin - Ginger