Comment organiser le confort de la mère poule et de sa progéniture ?
C’est la solution la plus simple pour obtenir des poussins. Elle fait fondre les tenants de la « mère poule veillant sur ses poussins » mais il faut aussi veiller au confort de la poule couveuse et de ses poussins une fois ceux-ci sortis de l’œufs.
Depuis hier, poulette a changé d’attitude. Elle semble chercher quelque chose tout en gloussant. Inutile de l’aider dans ses recherches, elle n’a rien perdu, elle voudrait tout simplement couver ! Pas d’affolement mais on n’en prépare pas moins dans l’urgence un nid, voire deux pour lui laisser le choix de sa maternité. De préférence se sera un coin sombre et tranquille du poulailler, hors du passage fréquent de ses congénères. Un endroit qu’il sera possible ensuite de coiffer d’une mue afin d’éviter de déranger la future couvée.
Préparer le nid et installer les œufs à couver
Si vous vous apercevez qu’une poule veut couver et que vous voulez tenter l’aventure d’obtenir des poussins, il faut vite mettre de côté une dizaine d’œufs présumés fécondés. Rien ne presse, car vous disposez d’une huitaine de jours pour cela. Peut-être même aura-t-elle changé d’avis entre temps et la partie sera remise ! Pour vous procurer des œufs fécondés, rien ne sera plus simple si vous avez plusieurs poules et un coq. Sinon, il faudra vous adresser à la basse cour d’un voisin, voire commander des œufs fécondés chez un éleveur. Dans les deux cas de figurent, vous veillerez évidement aux bonnes conditions de stockage.
Votre poule à l’instinct de maternité exacerbé et maintenant installée depuis quelques jours sur un des nids que vous lui aviez préparés. Pas celui que vous auriez choisi, mais passons ! La voisine vous a donné huit œufs qu’elle suppose fécondés. Vous n’avez pas de renseignements sur la qualité du stockage, mais vous allez essayer quand même.
Réfrénez votre propre désir de mère poule et attendez patiemment que la nuit soit installée et poulette assoupie pour aller placer sous elle, délicatement, un par un, les cadeaux de la voisine. Vous les aurez au préalable largement marqués au crayon de papier ou de couleur sur tout le pourtour (surtout pas au feutre à cause des solvants toxiques !)
Placez une mue au-dessus d’elle, puis disposez à ses cotés un peu de nourriture et de boisson fraîche. On ne s’inquiètera pas qu’elle y fasse peu d’honneur : on ne connaît pas de poule morte sur le nid pour cause de sous-alimentation. On veillera à sa tranquillité, même si tout de ce point de vue a été prévu en amont.
Le compte à rebours a commencé ! Dans vingt et un jours le miracle va se produire !
Quand faut-il la déranger ?
Il y a deux cas de figure qui nécessitent de déranger une poule dans sa retraite prénatale. Le premier, c’est pour retirer les quelques œufs qu’elle pourrait pondre au début. Si toutefois elle a couvé pendant plusieurs jours avant de se voir offrir ses futurs enfants, elle ne devrait plus pondre.
Le second cas de figure, c’est si elle n’a pas été isolée de ses copines et que celles-ci viennent pondre dans son nid. Dans ces deux cas, il faut la déranger, tous les deux ou trois jours, en glissant une main sous son ventre, pour retirer les œufs frais pondus, au risque d’un coup de bec. Et hélas, il n’est pas impossible que madame ainsi dérangée cesse de couver.
Une fois les œufs éclos, quels soins apporter à la famille monoparentale ?
Moins d’un mois pour transformer un jaune entouré de blanc dans une coquille en une petite touffe de duvet à l’incroyable vivacité, cela laisse pantois ! Si Darwin n’était pas passé par là, on se laisserait facilement aller à toutes sortes de croyance … Vingt et un jours après le début de la couvaison, le miracle se produit et on commence par apercevoir une petite tète entre les plumes d’une aile. Puis une deuxième ! Même si on meurt d’envie, on n’y touche pas ! On ne dérange surtout pas ni la mère poule ni les nouveaux venus à peine sortis de l’œuf !
Un jour ou deux et déjà les poussins tentent quelques sorties avant de retourner, dés que leur besoin en chaleur se fait sentir, sous leur bouillotte de mère. Il n’y en a certes que quatre. Mais ce n’est pas si mal dans des conditions aléatoires de maitrise du processus de couvaison naturelle.
Contrairement à une idée reçue, on leur met à disposition, dés le premier jour, une assiette d’aliments pour poussins du commerce et de l’eau toujours fraiche et à volonté dans un récipient qui interdit toute noyade. C’est le cas des abreuvoirs pour poussins habituels. Au fur et à mesure qu’ils grandiront, on rehaussera l’abreuvoir afin qu’il ne soit pas souillé par les déjections. On commence à leur servir, très progressivement, un peu d’aliment pour adulte afin que la substitution se fasse sans encombre lorsqu’ils seront grands. D’ici-là, ils resteront dans les jupes soyeuses de leur mère, le temps qu’ils deviennent autonome en chaleur.
Évidemment, la mue deviendra vite trop petite pour leur besoin en espace. Il faudra leur trouver un endroit calme ou la famille monoparentale s’installera sans craindre les inévitable agressions des autres poules adultes. Dés la sixième semaine, poulette rejoindra ses copains et ses copines. Elle ne demandera d’ailleurs pas mieux que de quitter cette progéniture qui commence à devenir encombrante. Les petits pourront bien sûr rester avec elle et rejoindre le reste du troupeau.
Mais, pour leur bon développement, il est préférable qu’ils soient élevés séparément. A défaut, c’est toujours possible, mais ils vivront force brimades des adultes et se nourriront moins bien. Pensez-y !
Réf : Poules et jardin num 12 Michel Andureau.