Introduire un coq à la basse-cour

Rares sont les particuliers qui introduisent un coq dans leur basse-cour familiale tant l’amateur de poules au jardin à de préjugés ou de crainte sur lui. Voici les réponses à toutes les questions que vous vous posez pour faire le bon choix d’un coq et réussir son introduction au poulailler.

Combien faut-il de poules peut-on intégrer un coq ?

D’une façon générale, on compte un coq pour dix poules. Mais, très concrètement, tout dépend de l'espace disponible proposé aux animaux. Car plus le parcours est vaste plus les poules auront la possibilité de fuir les assiduités du coq. En clair, sur un hectare, on peut n'avoir que six à huit poules par mâle. Sur un petit parcours de 20 m² par animal, soit un parcours total de 200 m², il faut compter dix poules avant d'y introduire un coq.

Y a-t-il une façon spécifique de l’introduire au troupeau ?

Non, pas particulièrement. Il est préférable, comme pour toute incorporation d'une nouvelle venue, d'opérer une fois la nuit tombée. Dans le calme du poulailler assoupi, on place alors le coq sur le perchoir, parmi les poules. Le lendemain, ils feront connaissance. Si les poules sont là depuis longtemps, il n'aura aucune autorité et il sera au départ déboussolé. Mais, très vite, il prendra la mesure de la situation et, au bout de huit jours, il aura l'impression d'être le chef, mais cela reste à prouver.

Des races sont-elles plus faciles que d’autres ?

Chaque coq, de quelque race que ce soit, a son caractère propre. Ainsi, dans une race réputée calme, peut-on rencontrer un élément plus impétueux. Mais certaines races sont plus placides que d'autres. Le plus flegmatique me semble être l'Orpington, probablement parce qu'il est anglais. Le Brahma, plausiblement adepte des disciplines relaxantes indiennes, est tout aussi débonnaire.

Les Sussex et l-louclan se sont toujours montrés très dociles dans mes élevages. Les coqs de races Gâtinaise, Géline de Touraine ou Coucou de Rennes sont plus distants, mais ne m'ont, sauf exception, jamais posé de problème. Le La Flèche, de toute beauté, est vrai­ment un peureux, mais je ne l'ai jamais connu agressif. Avec les Marans et les Faverolles, je n'ai jamais eu de problème non plus, même s'ils ont une moins bonne réputation. Le coq Bresse gaulois était, chez moi, nettement plus teigneux avec ses congénères. Voici mon sentiment pour quelques-unes des races couramment élevées. À part les races de com­battants et les quelques réserves émises ci-dessus, toutes les autres semblent avoir un comportement comparable. Notons d'ailleurs que les volailles fermières proposées aux particuliers sont généralement sélectionnées pour leur sociabilité.

Peut-il être ou devenir agressif ?

Franchement, c'est rare. Dans ce cas, c'est l'environnement qui est généralement la cause du caractère irascible d'un coq. Car pour être sociable, le coq comme les poules d'ailleurs, a besoin de voir régulièrement les humains. S'il ne voit que ses éleveurs, il sera liant avec eux, mais pas forcément avec de nouveaux venus. Plus il verra de personnes diverses et variées, moins il aura tendance à stresser et, pour le coq, à se sentir obligé de défendre ses poules.

Dans la vie d'un poulailler "normal", le coq est rarement agressif. Il est bienveillant avec ses poules et je n'ai absolument jamais rencontré de coq maltraitant ses concubines, sauf à retenir le cochage comme une agression. Avec un autre coq, il sera, certes, belliqueux au début, mais le temps qu'une hiérarchie se mette en place. Là aussi, tout est question d'espace disponible pour permettre la fuite.

 

En un quart de siècle d'élevage, parmi les nombreux coqs que j'ai côtoyés, je n'ai connu en tout et pour tout que deux caractériels. Ils se sont avérés excellents avec une bonne bouteille de vin rouge.

Enfin, pour faire tomber les réticences de ceux qui seraient tentés d'introduire un coq dans leur basse-cour, il faut retenir que si on est proche de son élevage, s'il est visité régulièrement par des personnes ou des animaux extérieurs et bien intentionnés, si le parcours est vaste pour permettre au coq de s'éloigner s'il a des doutes sur la motivation des visiteurs, celui-ci sera charmant, voire familier.

Les deux principales raisons de l’agressivité d’un coq…

  •          Le manque d’espace qui conduit le coq à chercher l’affrontement plutôt que la fuite à la suite de ses poules.
  •          Le stress lié à une situation inhabituelle, telle une personne nouvelle, l’arrivée impromptue d’un chien qu’il ne connaît pas ou d’enfants trop toniques et bruyants à son goût. Dans de telles circonstances, chacun son rôle : les poules fuient et le coq fait front.

 

Poules et jardin : Ginger

 

Publié le 02 mar 2019

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